La mort à bras le corps

La mort à bras le corps

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La mort est-elle encore taboue ? Difficile de répondre lorsque les films abondent autour de la mort, l’image de la mort ne fait plus peur mais sa difficile réalité dans l’intimité des familles demeure cachée, voilée, éludée….

Le salon de la mort à Paris au Carrousel du Louvre le 8, 9 et 10 avril 2011 fut un jalon pour oser aborder le sujet dans sa triste réalité non édulcorée, accompagnée. Les stands des organismes pratiques des funérailles, des associations d’accompagnement en soins palliatifs ou dans le deuil, des conférences diverses telle que sur les rites usités dans différentes religions ou les tendances actuelles… autant de thèmes qui abordent concrètement les étapes qui jalonnent les épreuves des endeuillés.

Lors de ma formation en première année de Master en Ethique je me suis intéressée au sujet, infirmière sur le terrain depuis plusieurs années en gériatrie je relevais un besoin vital des soignants de pouvoir libérer la parole autour de la mort, des décès en milieu hospitalier, du ressenti…

« Le soin du proche dans le deuil est un soin délicat qui touche tant à l’intimité, il nécessite connaissance et respect. Les infirmières sont peu formées à ce soin lors de la formation initiale, certaines l’ont abordé succinctement en module optionnel le plus souvent. Elles ont aussi tendance à se réfugier dans les soins techniques, évitent la relation avec les proches dans le deuil, ceci au détriment des endeuillés. D’autres puisent individuellement dans leurs ressources personnelles pour accompagner les endeuillés au risque de s’épuiser. Comment transmettre ce soin relationnel dans notre contexte actuel ? 

L’enjeu de ce mémoire est double :

D’une part en invitant les soignants à un questionnement et un cheminement éthique ainsi qu’au soin de l’endeuillé, on leur évite un épuisement professionnel dû aux situations psychologiquement lourdes, mal gérées, qui engendrent frustration et perte de sens.

D’autre part, améliorer le soin des endeuillés en milieu hospitalier présente un intérêt de santé publique car cela permet de favoriser un bon déroulement du processus de deuil et indirectement de réinsérer ce soin en société. »

Dans cet ouvrage « Tout proche dans le deuil, le soin de l’endeuillé » aux éditions Persée j’aborde le sujet avec une approche sociologique, philosophique et théorique étayée de récits descriptifs  qui enracinent la réflexion dans la réalité de la vie.

Les initiatives pour aider les endeuillés à passer cette rude épreuve sont bienvenues, l’attention et la sollicitude citoyenne à l’égard des endeuillés à encourager. Il existe ainsi des cafés pour endeuillés voire des promenades pour endeuillés qui souhaitent être soutenus, accompagnés par des personnes formées et attentionnés dans un cadre de détente approprié, ou des groupes de parole, réunions hebdomadaires de soutien, soutien téléphonique…. La fondation François Xavier Bagnoud par exemple est investie en l’occurrence, d’autres centres se mobilisent et soutiennent cette solidarité envers les endeuillés. Merci à l’association Foruforever pour sa contribution !