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La philosophie de la vie. La vie des soins palliatifs.

Vivre est-ce si simple? La vie est fragile, lorsque la maladie est là, l'écriture, la parole et l'amitié donnent sens...

là où tu demeures je suis, là où tu meurres je suis là avec toi en vie

 
 
La solitude semble devenue un des maux de ce siècle. Solitude des grandes villes anonymes ou des campagnes désertées; solitude des générations alors que le nombre de vieillards isolés n'a jamais été si important. Solitude dans la vie mais aussi devant la mort. Un prêtre confiait, il y a peu, à un journaliste, sa stupeur de se retrouver si souvent seul face au cercueil au cours de la célébration des funérailles.


C'est peut-être sur ce fond de solitude, qu'il convient de placer le débat sur l'euthanasie. La pratique se révèle plus courante qu'on ne le croirait. C'est ainsi que le Docteur Maurice Abiven pointe la solitude de nombre de malades en fin de vie, insuffisamment accompagnés, mais aussi la solitude de certains soignants en hôpitaux qui, par compassion et désespoir, "aident" un malade à mourir sans que cet acte, assimilable à un homicide, soulève inquiétude ou débat dans leur service. [...] Pour le Docteur Abiven, pas de doute: légiférer en matière d'euthanasie, c'est cacher le problème. "La vraie solution pour aider à résoudre ces problèmes douloureux de la fin de vie est dans une plus grande fraternité à l'égard des plus démunis." Et il constate:"Si les malades ou les vieillards, parvenus au terme de leur vie, sont bien entourés et accompagnés, ils ne demandent pas l'euthanasie".

Il faut rompre le silence par un vrai débat, ouvrir la parole sur ce sujet tabou: la mort, acte ultime de l'existence, qui fait encore partie de la vie. Cette réalité, comme toutes les situations humaines, appelle à la rencontre, à l'écoute et aux dialogues. Jusqu'au bout, l'homme demeure un être de relation et ses derniers moments, qu'on ne peut abréger impunément, peuvent se révéler essentiels" Quand la mort redevient un moment de la vie, quand les mourants vivent leur mort, [...] ceux qui les accompagnent découvrent avec eux une autre dimension de l'existence", affirme Jacque Piquet, prêre et formateur pour l'accompagnement des personnes en fin de vie. "Ne les laissez pas mourir seuls", dit-il.

Intensifier la lutte contre la douleur, généraliser la pratique des soins palliatifs, tel est le minimum indispensable. Pour ne plus permettre que des personnes souffrent alors qu'existent aujourd'hui les remèdes à la douleur. Mais cela ne peut suffire: il reste aussi à inventer, selon les propres mots du Secrétaire d'État à la Santé Bernard Kouchner, "un nouveau rituel de la fin de vie. Sans dogmatisme, sans certitude mais avec humilité et amour". Pour que la mort aussi nous enseigne quelque chose de la vie."

(Élisabeth Marshall: Revue "Prier", novembre 1998, p. 13).
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